Ce sont des régions connues pour leur bonne chère, aux spécialités rustiques et solides. La viande la plus utilisée est l’agneau,
préparé sous toutes ses formes. Le lait, lui sert à la fabrication du
roquefort ; les peaux rejoignent les usines d’où elles ressortent
transformées en gants… Dans le Rouergue, on ne fait pas
mentir les proverbes, la preuve, « tout est bon dans le mouton » !
Cette cuisine utilise aussi le porc, les oies et canards, ainsi que les
veaux élevés sous la mère.
Le gibier à poil (lièvre, sangliers, et une race de chamois en voie d’extinction, les isards, que l’on peut rencontrer dans les Hautes-Pyrénées) et le gibier à plumes (grives, palombes, bécasses et perdrix) ont une place prépondérante.
Évidemment, dans ces pays, nombreuses sont les spécialités charcutières : foie gras d’oie ou de canard,
confits, magrets –toujours de ces même volailles– et même confits de
porc, et tout ce qui en découle : jambons crus, cuits, saucissons,
saucisses, ainsi que des préparations typiques tels le « cambayou »,
jarret de porc salé, le « coustellou », travers de porc, le « said »,
panne de porc à consommer rance dans une soupe. Les boudins n’ont pas
été oubliés, le blanc appelé « melsat », le noir (« galabart ») et
l’andouillette, saucisse à base de couenne. Pour Pâques, les habitants
des ces régions dégustent au petit déjeuner, accompagné de radis, le
« fetze », saucisse de foie de porc conservée deux mois dans la saumure
puis séchée. Le mouton, si prisé, se retrouve sous forme de tripes, de
gras-double. A goûter particulièrement celles du Rouergue, avec du
jambon. Mais si vous préférez, il y a les ballotines de dinde, les
cailles farcies au foie gras que l’on trouve dans le Lot, à Cahors, et
qui sont toujours très appréciées.
En
revanche, peu de poissons dans ces régions, principalement des truites,
des sandres, des brochets, goujons et saumons que l’on pêche dans
l’Adour.
Bien que dans le Lot, le marché de la truffe soit très important, nous ne retrouvons pas ce légume dans les plats régionaux, ou vraiment très rarement. Les soupes,
elles, sont très variées, le plus souvent à base de fèves avec du lard,
du jambon, de la mie de pain, de la menthe et de l’ail, ou seulement
avec du lard légèrement ranci placé dans une boîte trouée, c’est alors
la « gargoutière ».
La
soupe aux choux a plusieurs variantes : en Ariège on rajoute du confit,
dans l’Aquitaine on lui adjoint du porc et des haricots, c’est
l’« ouillade ». Elle peut être préparée avec une carcasse d’oie ou
agrémentée de pain et de morceaux de fromage de Laguiole trempés dans
l’huile, devenant alors « soupe de laguiole ». Le pot-au-feu de poule
régional, le « mourtaïrol », est préparé avec du safran. Il peut être
également cuisiné à partir de bœuf haché, de légumes et de marrons, mais
reste toujours parfumé au safran, c’est ce qui fait son originalité.
Une autre spécialité aveyronnaise à goûter les pour les soirs de grand
froid : la soupe aux châtaignes, appelé « bajanne rouergate ».
Le fromage
est bien entendu le grand maître, surtout avec le roquefort qui porte
le nom du pays où il est produit. Acheté directement dans les caves, il
est particulièrement enthousiasmant, à base de lait de brebis et fort
crémeux. Une autre spécialité faite à base de lait de vache, le
laguiole, qui comporte quelques similitudes avec le cantal, la seule
différence provenant des laits –ce sont les vaches de race Aubrac qui
donnent leur lait pour le laguiole et celles de Salers pour le cantal.
Peu
d’originalité en ce qui concerne le pain, un seul sortant du lot, le
« pain ravaille » fabriqué à Foix. Ce n’est pas le cas des pâtisseries,
qui occupent une place certaine. On trouve la fouace, la pompe à huile,
sorte de galette non levée à l’huile et aux noix, surtout dans la ville
de Rodez. Il y a également le gâteau aux noix caramélisées de Cahors,
la croustade aux pommes et aux pruneaux. Cette préparation a une
particularité : sa pâte feuilletée doit être aussi fine que du papier à
cigarettes, elle est donc fort légère, à savourer tiède.
De
Tarbes nous vient le gâteau à la broche, de Montcuq nous viennent les
gaufres, d’Albi des navettes aux amandes et de petits bonbons à l’anis,
les « jeannots », ou d’autres du nom de « briques ». Si vous passez par
Montauban, goûtez les brioches décorées d’angélique, les « coques », et
les dragées de Vabre, les pralines. A Toulouse, ville célèbre pour ses
violettes, ne passez pas à côté des violettes confites. A Auch, vous
découvrirez de petits gâteaux secs, les « dollars de Capéran », ou les
fruits aux épices. Mazamet est le fief du « cuirot », autre friandise.
Les douceurs de Bigorre, quant à elles, portent bien leur nom charmant
de châtaignes, chardons, hussardes ou encore bigourdettes.
Nous
avons gardé pour le final les pruneaux à l’Armagnac, dont la réputation
n’est plus à faire. Autre digestif à base de prunes, la prune de
Souillac. Pour avoir son maximum d’arômes et être plus digeste, cette
préparation est préalablement chauffée dans le verre puis flambée. C’est
loin d’être évident à faire, il faut une sérieuse habitude !
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LES VINS DU SUD-OUEST
Dans cette région du Sud-Ouest, les cépages et les sols
ont une véritable influence, une véritable présence historique. De
quoi montrer sa propre personnalité quand on en a comme c’est le cas à Cahors ou à Madiran. À quoi bon avoir de beaux cépages de caractère comme le Tannat, le Cot, La Négrette ou le Gros Manseng si c’est pour “lisser” les vins et les dépersonnaliser au point que l’on ne sait plus ce que l’on goûte ? La complexité des terroirs et des climats est pourtant bien réelle dans la région, et prouve que l’on ne fait pas la même qualité, selon les aléas de la nature, au fin fond du Béarn ou dans le Lot. C’est ce qui compte, et crée la typicité.
En Périgord, les vins retenus sont racés comme nous les aimons, marqués par des terroirs spécifiques et des cépages appropriés. C’est vrai en Pécharmant, en Côtes-de-Bergerac, en Monbazillac ou en Côtes-du-Marmandais.
La carte des millésimes
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